Le droit pénal régit la réponse de la société aux comportements considérés comme infractionnels. Il définit ce qui constitue un crime, un délit ou une contravention et établit les sanctions encourues correspondantes.
Cet article vise à éclaircir plusieurs aspects fondamentaux du droit pénal.
Le droit pénal français est soumis à plusieurs principes fondamentaux, constitutionnels et, pour certains, issus de normes supranationales.
L’un des principaux piliers du droit pénal est le principe de légalité.
Garant de l’existence d’une société démocratique, le principe de légalité signifie qu’aucun comportement ne saurait être qualifié comme étant une infraction si un texte de loi (ou un décret) ne le prévoit pas.
Autrement dit, le principe de légalité signifie que la règle de droit doit expressément interdire un comportement pour que le manquement à cette règle puisse être reproché à un citoyen.
En termes de portée, le droit pénal englobe trois catégories de comportements infractionnels :
- Les contraventions, lesquelles sont principalement jugés par le tribunal de Police ;
- Les délits, lesquels sont jugés devant le tribunal correctionnel ;
- Les crimes, lesquels sont jugés devant la Cour d’assises ou, depuis peu, les Cours criminelles départementales.
Contrairement au droit civil, qui s'occupe des litiges entre individus ou organisations, le droit pénal s'attache aux infractions qui sont considérées comme étant contre la société dans son ensemble.
Ainsi, dans une procédure pénale, l'État agit par l’intermédiaire du Procureur de la République en tant qu’autorité poursuivante contre l'individu accusé d'avoir commis l'infraction.
Additionnellement au principe de légalité, le droit pénal français est régi par un socle de principes fondamentaux, lesquels protègent le citoyen contre toute forme d’arbitraire.
L’un de ces principes est régi par les dispositions de l’article 112-1 du Code pénal, lequel dispose « Sont seuls punissables les faits constitutifs d'une infraction à la date à laquelle ils ont été commis.
Peuvent seules être prononcées les peines légalement applicables à la même date.
Toutefois, les dispositions nouvelles s'appliquent aux infractions commises avant leur entrée en vigueur et n'ayant pas donné lieu à une condamnation passée en force de chose jugée lorsqu'elles sont moins sévères que les dispositions anciennes ».
Ce principe de non-rétroactivité de la loi pénale, corollaire du principe de légalité, assure qu’aucune loi ne vienne ériger en infraction un comportement passé.
Autrement expliqué, cela signifie que la loi pénale ne doit régir que pour le futur.
Une exception toutefois s’agissant de la loi pénale « moins sévère » : celle-ci doit pouvoir bénéficier à tous, sans condition liée à la temporalité.
L’un des autres piliers du droit pénal est le principe de la présomption d'innocence, régi par l’article préliminaire du Code pénal, lequel dispose que « III.-Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n'a pas été établie. Les atteintes à sa présomption d'innocence sont prévenues, réparées et réprimées dans les conditions prévues par la loi ».
Cette présomption, qui renvoie aux modalités d’administration de la preuve pénale, signifie qu’il appartient à la partie poursuivante (le Procureur de la République) de démontrer, par des preuves, la culpabilité de la personne poursuivie.
Par ailleurs, le principe de la responsabilité pénale personnelle signifie que seul ne peut être responsable pénalement que de son propre fait (avec des nuances s’agissant de la responsabilité pénale des personnes morales et des dirigeants).
Enfin, le droit à un procès équitable, inclut de nombreuses garanties procédurales : le droit d’être assisté par un avocat, la garantie d'une procédure juste et impartiale, le droit de contester les preuves présentées, le droit d’être informé précisément des accusations, d’être assisté par un interprète …
Dans le cadre du droit pénal, les sanctions et peines sont les conséquences juridiques imposées aux individus reconnus coupables d'infractions criminelles. L'objectif principal de ces sanctions est multiple : punir le comportement délictueux, dissuader d'autres crimes potentiels, protéger la société, et offrir une opportunité de réhabilitation à l'offenseur.
Les peines peuvent varier considérablement en fonction de la gravité de l'infraction et des circonstances entourant chaque cas. Les formes courantes de sanctions incluent les amendes, la probation, les travaux d'intérêt général, et l'emprisonnement. Dans certains cas, des peines plus sévères comme la réclusion à perpétuité ou, dans des juridictions où elle est toujours pratiquée, la peine de mort, peuvent être appliquées.
Outre la punition, une attention croissante est accordée à la réhabilitation en tant qu'objectif des sanctions pénales. Cela implique des programmes visant à aider les délinquants à se réinsérer dans la société et à réduire les risques de récidive. Les mesures de réhabilitation peuvent inclure des thérapies, des formations professionnelles, et un soutien à la réinsertion sociale.
Les tendances contemporaines en matière de sanction pénale mettent l'accent sur des alternatives à l'incarcération, surtout pour les infractions mineures, reconnaissant que des mesures comme la surveillance électronique, les programmes de traitement des toxicomanies, ou les tribunaux spécialisés peuvent être plus efficaces pour certaines catégories de délinquants. Ces approches reflètent un équilibre entre la nécessité de maintenir l'ordre public et la reconnaissance des droits et du potentiel de réhabilitation des individus.
Le droit pénal joue un rôle crucial dans la société en définissant et en réglementant les comportements considérés comme préjudiciables ou dangereux.
Il reflète et renforce les valeurs et les normes sociales, tout en protégeant les citoyens et en maintenant l'ordre public.
En plus de punir et de prévenir la criminalité, le droit pénal a une fonction éducative. Il sensibilise le public sur ce qui est légalement acceptable et sur les conséquences des infractions. Cette sensibilisation aide à former une conscience collective sur les comportements inacceptables, renforçant ainsi la cohésion sociale.
Cependant, le droit pénal fait également l'objet de débats sociétaux importants.
Des questions telles que l'équité du système judiciaire, la discrimination dans l'application des lois, sont fréquemment discutées. Les réformes de la justice pénale, visant à améliorer l'équité et l'efficacité du système, sont régulièrement au cœur de nombreux débats politiques et sociaux.
La relation entre le droit pénal et la société est donc dynamique. Les lois évoluent en réponse aux changements sociaux, technologiques et culturels, tout en influençant en retour les normes et comportements sociaux. Ce processus continu d'adaptation assure que le droit pénal reste pertinent et respectueux des valeurs d'une société en constante évolution.